
La mobilité zéro émission représente un pilier fondamental de la transition écologique mondiale et un enjeu majeur pour les systèmes juridiques contemporains. Face à l’urgence climatique, les législateurs nationaux et internationaux développent des cadres normatifs de plus en plus contraignants pour accélérer la décarbonation des transports. Ce domaine juridique émergent se situe à l’intersection du droit de l’environnement, du droit des transports et du droit de la consommation, créant un écosystème réglementaire complexe. Entre incitations fiscales, obligations réglementaires et sanctions, le droit de la mobilité zéro émission façonne progressivement un nouveau paradigme de déplacement tout en soulevant des questions fondamentales d’équité sociale et d’adaptation industrielle.
Les Fondements Juridiques de la Mobilité Zéro Émission
Le droit de la mobilité zéro émission s’ancre dans plusieurs textes fondateurs internationaux. L’Accord de Paris de 2015 constitue la pierre angulaire de cette architecture juridique en fixant l’objectif de limiter le réchauffement climatique bien en-deçà de 2°C. Dans son sillage, de nombreux instruments juridiques ont émergé pour traduire ces engagements dans le secteur des transports. La directive européenne 2019/1161 relative aux véhicules propres impose aux États membres des quotas minimaux de véhicules à faibles émissions dans les marchés publics. Le règlement européen 2019/631 établit des normes de performance en matière d’émissions de CO2 pour les voitures particulières et les véhicules utilitaires légers neufs, avec un objectif de réduction de 37,5% des émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2021.
Au niveau national, la loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019 en France a inscrit l’objectif de neutralité carbone des transports terrestres d’ici 2050, avec l’interdiction de vente des véhicules à énergies fossiles d’ici 2040. En complément, la loi Climat et Résilience de 2021 a renforcé ce dispositif en créant les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici 2024. Ces textes s’articulent avec le Code de l’environnement et le Code des transports pour former un corpus juridique cohérent.
La jurisprudence joue un rôle déterminant dans l’interprétation de ces textes. L’arrêt « Affaire du Siècle » rendu par le Tribunal administratif de Paris le 3 février 2021 a reconnu la carence fautive de l’État français dans la lutte contre le changement climatique, créant un précédent qui influence les politiques de mobilité. De même, l’arrêt « Deutsche Umwelthilfe » de la Cour de justice de l’Union européenne du 19 décembre 2019 a consacré le droit à un air pur comme composante du droit à la vie, renforçant la base juridique des restrictions de circulation des véhicules polluants.
Les principes directeurs qui structurent ce droit comprennent le principe pollueur-payeur, le principe de précaution, et le principe d’intégration des considérations environnementales dans les politiques sectorielles. Ces principes sont complétés par la notion de justice climatique, qui impose de prendre en compte les impacts sociaux des mesures environnementales, notamment pour les populations les plus vulnérables face à la transition vers la mobilité zéro émission.
Hiérarchie des normes en matière de mobilité décarbonée
- Traités internationaux (Accord de Paris)
- Droit européen (règlements et directives)
- Constitutions nationales (Charte de l’environnement en France)
- Lois nationales (LOM, Loi Climat et Résilience)
- Règlements d’application et décrets
- Arrêtés municipaux (ZFE-m)
Les Mécanismes d’Incitation à la Mobilité Propre
Le droit fiscal constitue un levier majeur pour accélérer la transition vers la mobilité zéro émission. Le bonus écologique, instauré en France par le décret n°2007-1873 du 26 décembre 2007 et régulièrement modifié depuis, offre une aide financière pour l’acquisition de véhicules électriques. En 2023, ce bonus peut atteindre 7 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique neuf dont le prix est inférieur à 47 000 euros. Ce dispositif est complété par la prime à la conversion, qui peut s’élever jusqu’à 5 000 euros pour le remplacement d’un ancien véhicule polluant par un modèle plus propre.
Les avantages fiscaux constituent un autre pilier du système incitatif. L’exonération totale ou partielle de taxe sur les véhicules de société (TVS) pour les véhicules électriques ou hybrides rechargeables, prévue à l’article 1010 du Code général des impôts, représente une économie substantielle pour les entreprises. De même, l’amortissement déductible des véhicules électriques n’est pas plafonné, contrairement aux véhicules thermiques, ce qui constitue un avantage fiscal significatif pour les professionnels.
Au niveau local, de nombreuses collectivités territoriales ont mis en place des dispositifs complémentaires. La gratuité du stationnement pour les véhicules électriques, autorisée par l’article L.2333-87 du Code général des collectivités territoriales, est largement déployée dans les grandes agglomérations. Certaines régions, comme l’Île-de-France, ont instauré des aides complémentaires au bonus écologique national, pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros supplémentaires.
Les appels à projets et subventions publiques constituent un autre mécanisme d’incitation. Le programme ADVENIR, piloté par l’État dans le cadre des certificats d’économies d’énergie, finance jusqu’à 50% des coûts d’installation de bornes de recharge électrique. La Banque des Territoires propose des prêts à taux préférentiels pour les projets de mobilité durable portés par les collectivités. Ces dispositifs s’inscrivent dans le cadre juridique défini par le Code de l’énergie et le Code de la commande publique.
Comparaison internationale des incitations fiscales
- Norvège : exonération de TVA et de taxes d’immatriculation pour les véhicules électriques
- Allemagne : prime à l’achat pouvant atteindre 9 000 euros
- Pays-Bas : exonération de la taxe de circulation jusqu’en 2025
- France : bonus écologique et prime à la conversion cumulables
L’efficacité juridique de ces mécanismes incitatifs repose sur leur stabilité dans le temps et leur prévisibilité. La Cour des comptes a souligné dans son rapport de 2019 sur la politique d’aide à l’acquisition de véhicules propres l’importance d’un cadre juridique stable pour permettre aux acteurs économiques d’anticiper leurs investissements. La question de la sécurité juridique des dispositifs d’aide se pose avec acuité, notamment face aux modifications fréquentes des critères d’éligibilité et des montants alloués.
Réglementations Contraignantes et Sanctions
Parallèlement aux incitations, le cadre juridique de la mobilité zéro émission comporte un volet contraignant de plus en plus prégnant. Les Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m), instituées par l’article L.2213-4-1 du Code général des collectivités territoriales, représentent l’instrument phare de cette approche. Ces zones, obligatoires dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici 2024, restreignent progressivement la circulation des véhicules les plus polluants selon leur classification Crit’Air. Le non-respect de ces restrictions est passible d’une amende forfaitaire de 68 euros pour les véhicules légers et de 135 euros pour les poids lourds.
Le malus écologique, régi par l’article 1011 bis du Code général des impôts, pénalise financièrement l’achat de véhicules émettant beaucoup de CO2. Ce dispositif a connu un durcissement continu, avec un seuil de déclenchement abaissé à 123 g/km de CO2 en 2023 et un montant pouvant atteindre 50 000 euros pour les véhicules les plus polluants. S’y ajoute depuis 2022 un malus au poids qui taxe les véhicules de plus de 1,8 tonne à hauteur de 10 euros par kilogramme supplémentaire.
Les obligations d’équipement constituent un autre pan du dispositif contraignant. L’article L.111-3-4 du Code de la construction et de l’habitation impose le pré-équipement pour bornes de recharge dans les constructions neuves disposant de parkings. Pour les bâtiments existants, le droit à la prise, instauré par le décret n°2011-873 du 25 juillet 2011, permet à tout locataire ou copropriétaire d’installer à ses frais une borne de recharge, le syndicat de copropriétaires ne pouvant s’y opposer sans motif sérieux et légitime.
Au niveau des flottes de véhicules, l’article 76 de la loi d’orientation des mobilités impose aux entreprises gérant une flotte de plus de 100 véhicules d’intégrer une proportion minimale de véhicules à faibles émissions lors du renouvellement de leur parc : 10% en 2022, 20% en 2024, 40% en 2027 et 70% en 2030. Cette obligation s’accompagne d’un rapport annuel de conformité, dont l’absence est sanctionnée par une amende pouvant atteindre 20 000 euros.
L’effectivité de ces dispositifs contraignants repose sur des mécanismes de contrôle et de sanction. La loi Climat et Résilience a autorisé le recours à la vidéoverbalisation pour sanctionner les infractions aux restrictions de circulation dans les ZFE-m. Le contrôle technique des véhicules intègre désormais une vérification des dispositifs antipollution, avec possibilité d’immobilisation du véhicule en cas de non-conformité. Ces évolutions illustrent le renforcement progressif de l’arsenal répressif en matière de mobilité polluante.
Contentieux liés aux restrictions de circulation
- Recours contre les arrêtés instaurant des ZFE-m
- Contestations du classement Crit’Air des véhicules
- Actions en responsabilité contre l’État pour insuffisance des mesures d’accompagnement
Enjeux Juridiques des Infrastructures de Mobilité Décarbonée
Le déploiement des infrastructures nécessaires à la mobilité zéro émission soulève de nombreuses questions juridiques. Pour les bornes de recharge électrique, l’article L.334-4 du Code de l’énergie a posé le principe de l’interopérabilité des infrastructures, obligeant les opérateurs à garantir l’accès à leurs réseaux sans discrimination. Le schéma directeur de développement des infrastructures de recharge, prévu par le décret n°2021-546 du 4 mai 2021, impose aux collectivités territoriales de planifier le maillage de leur territoire en points de recharge, avec une exigence d’équité territoriale.
L’occupation du domaine public pour l’installation de ces infrastructures est encadrée par le Code général de la propriété des personnes publiques. Les articles L.2122-1 et suivants prévoient que toute occupation privative du domaine public donne lieu au paiement d’une redevance, sauf dérogation spécifique. Le décret n°2021-418 du 9 avril 2021 a simplifié les procédures d’autorisation pour l’installation de bornes de recharge sur le domaine public, réduisant les délais d’instruction à deux mois maximum.
La question des servitudes se pose avec acuité pour le déploiement des réseaux électriques nécessaires à l’alimentation des infrastructures de recharge. L’article L.323-3 du Code de l’énergie permet l’établissement de servitudes pour l’installation des ouvrages de transport et de distribution d’électricité, avec une procédure de déclaration d’utilité publique simplifiée pour les ouvrages de tension inférieure à 225 kV, ce qui facilite le renforcement des réseaux pour la mobilité électrique.
Les stations d’avitaillement en hydrogène soulèvent des problématiques juridiques spécifiques. Soumises à la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), elles relèvent de la rubrique 1416 de la nomenclature ICPE lorsque la quantité d’hydrogène susceptible d’être présente dépasse 100 kg. Le cadre juridique a été assoupli par le décret n°2018-1217 du 24 décembre 2018, qui a relevé les seuils d’autorisation et simplifié les procédures pour les stations de petite capacité.
La commande publique joue un rôle crucial dans le déploiement des infrastructures. L’article L.2112-2 du Code de la commande publique permet d’intégrer des considérations environnementales dans les spécifications techniques des marchés publics, favorisant ainsi les solutions de mobilité décarbonée. Les contrats de concession pour les infrastructures de recharge, régis par les articles L.3100-1 et suivants du même code, permettent de déléguer la construction et l’exploitation de ces équipements à des opérateurs privés, avec des durées d’amortissement adaptées aux investissements réalisés.
Répartition des compétences pour les infrastructures de mobilité
- État : réseaux routiers nationaux, coordination des politiques nationales
- Régions : services ferroviaires régionaux, intermodalité
- Intercommunalités : organisation de la mobilité dans leur ressort territorial
- Communes : pouvoir de police de la circulation et du stationnement
Les litiges relatifs aux infrastructures de mobilité décarbonée relèvent principalement de la compétence des juridictions administratives, s’agissant majoritairement de contentieux impliquant des personnes publiques ou des prérogatives de puissance publique. Le Conseil d’État a précisé dans sa décision n°432902 du 15 avril 2021 que les bornes de recharge installées sur le domaine public constituent des ouvrages publics, soumis au régime juridique correspondant, notamment en matière de responsabilité.
Défis Sociaux et Éthiques du Droit de la Mobilité Décarbonée
La transition vers la mobilité zéro émission soulève d’épineuses questions d’équité sociale que le droit doit prendre en compte. La précarité mobilité, concept juridique émergent, désigne la vulnérabilité de certains ménages face aux restrictions de circulation et à la hausse des coûts de transport. L’article 82 de la loi d’orientation des mobilités a instauré un forfait mobilités durables, codifié à l’article L.3261-3-1 du Code du travail, permettant aux employeurs de prendre en charge jusqu’à 700 euros par an les frais de déplacement domicile-travail de leurs salariés en mobilité partagée ou active.
Le droit à la mobilité, reconnu implicitement par le Conseil constitutionnel comme composante de la liberté d’aller et venir dans sa décision n°79-107 DC du 12 juillet 1979, entre parfois en tension avec les impératifs environnementaux. La Cour européenne des droits de l’homme a elle-même reconnu dans l’arrêt Dubetska et autres c. Ukraine du 10 février 2011 que la protection de l’environnement peut justifier des restrictions aux droits fondamentaux, sous réserve de proportionnalité et d’accompagnement des populations concernées.
Cette exigence d’accompagnement se traduit juridiquement par des mécanismes de justice transitionnelle environnementale. Le Fonds d’aide à la transition écologique, créé par l’article 13 de la loi n°2022-1157 du 16 août 2022 de finances rectificative pour 2022, dote les collectivités territoriales de moyens pour mettre en œuvre des mesures d’accompagnement social à la mobilité décarbonée. Le microcrédit mobilité, institué par l’article L.511-6 du Code monétaire et financier, permet aux personnes exclues du système bancaire traditionnel de financer l’acquisition d’un véhicule propre.
Les questions d’accessibilité pour les personnes en situation de handicap constituent un autre enjeu juridique majeur. L’article L.1112-1 du Code des transports pose le principe d’accessibilité de la chaîne de déplacement, qui comprend le cadre bâti, la voirie, les aménagements des espaces publics, les systèmes de transport et leur intermodalité. Le décret n°2022-1520 du 6 décembre 2022 a précisé les normes d’accessibilité applicables aux bornes de recharge électrique, notamment en termes de hauteur des écrans et d’ergonomie des câbles.
La protection des données personnelles générées par les véhicules connectés et les infrastructures intelligentes soulève des questions juridiques nouvelles. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) s’applique pleinement à ces flux d’informations, avec des enjeux spécifiques concernant la géolocalisation des véhicules et les habitudes de recharge. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a publié en 2021 des lignes directrices sur les véhicules connectés, précisant les obligations des constructeurs et opérateurs en matière de minimisation des données, de consentement et de droit à l’effacement.
Mobilité zéro émission et fractures territoriales
- Zones rurales : enjeux de déploiement des infrastructures de recharge
- Quartiers prioritaires : accessibilité économique aux nouvelles mobilités
- Zones périurbaines : dépendance à l’automobile et alternatives décarbonées
Le droit de la mobilité zéro émission doit ainsi concilier l’urgence environnementale avec les principes fondamentaux d’équité sociale et territoriale. Cette conciliation s’opère notamment à travers le principe juridique de transition juste, consacré par l’Organisation internationale du travail dans ses Principes directeurs pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous, adoptés en 2015, et progressivement intégré dans les législations nationales.
Perspectives d’Évolution du Cadre Juridique
Le droit de la mobilité zéro émission connaît une évolution rapide, marquée par plusieurs tendances de fond. L’harmonisation internationale des normes s’accélère, comme en témoigne le règlement technique mondial n°20 adopté dans le cadre de la Commission économique pour l’Europe des Nations unies (CEE-ONU), qui établit des prescriptions harmonisées concernant les véhicules électriques. Cette convergence normative facilite les échanges internationaux tout en renforçant la protection de l’environnement.
Au niveau européen, le paquet « Fit for 55 » adopté par la Commission européenne en juillet 2021 prévoit l’interdiction de vente des véhicules thermiques neufs à partir de 2035. Cette mesure, qui modifiera profondément le paysage de la mobilité européenne, s’accompagne d’une révision de la directive sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs (DAFI), imposant aux États membres des objectifs contraignants en matière de points de recharge et d’avitaillement.
La question des matières premières critiques nécessaires à la fabrication des batteries (lithium, cobalt, nickel) fait l’objet d’une attention juridique croissante. Le règlement européen 2023/1542 sur les matières premières critiques, adopté le 12 juillet 2023, établit un cadre pour sécuriser l’approvisionnement de l’Union européenne tout en garantissant le respect des droits humains et environnementaux dans les pays producteurs. Ce texte s’articule avec la directive sur le devoir de vigilance en cours d’élaboration, qui renforcera la responsabilité des entreprises tout au long de leur chaîne de valeur.
L’économie circulaire des véhicules zéro émission constitue un autre front d’évolution juridique. Le règlement européen 2023/1115 relatif aux batteries et aux déchets de batteries, adopté le 9 juin 2023, impose des exigences strictes en matière d’écoconception, de contenu recyclé et de collecte en fin de vie. Ce texte prévoit notamment l’obligation pour les fabricants d’établir un passeport numérique pour chaque batterie mise sur le marché, facilitant ainsi sa traçabilité et son recyclage.
Au niveau national, la planification écologique annoncée par le gouvernement français en 2022 devrait renforcer la coordination des politiques publiques en matière de mobilité décarbonée. Le projet de loi de programmation énergie-climat, dont l’examen est prévu pour 2024, fixera de nouveaux objectifs sectoriels contraignants, avec un volet spécifique sur les transports. Parallèlement, la réforme de la fiscalité environnementale pourrait voir émerger une contribution climat-énergie rénovée, avec des mécanismes de redistribution vers les ménages modestes et les territoires ruraux.
Innovations juridiques attendues
- Droit à l’expérimentation pour les mobilités autonomes zéro émission
- Cadre juridique pour les communautés énergétiques citoyennes
- Normes techniques pour l’interopérabilité des systèmes de paiement
- Régulation des plateformes de mobilité partagée décarbonée
Le contentieux climatique constitue un puissant moteur d’évolution du droit de la mobilité zéro émission. Après l’Affaire du Siècle en France, de nouvelles actions en justice visent spécifiquement les politiques de transport. L’association Transport & Environment a ainsi engagé en 2023 une action contre plusieurs États membres de l’Union européenne pour non-respect de leurs engagements en matière de réduction des émissions du secteur des transports. Ces litiges contribuent à préciser les obligations juridiques des acteurs publics et privés en matière de décarbonation de la mobilité.
L’avenir du droit de la mobilité zéro émission s’oriente vers une approche plus intégrée et systémique, dépassant la simple régulation des véhicules pour englober l’ensemble des aspects de la mobilité durable. Cette évolution se traduit par l’émergence de nouveaux concepts juridiques comme le droit à la ville du quart d’heure, qui commence à influencer les documents d’urbanisme, ou la sobriété kilométrique, qui pourrait fonder de futures restrictions à la publicité pour les voyages longue distance, sur le modèle de ce que prévoit déjà l’article 7 de la loi Climat et Résilience pour les vols domestiques substituables par le train.